Le confort et la chaleur ambiante du cocon, me donnaient la sensation d'être en hibernation. Il m'était aisé de tomber dans un sommeil profond et réparateur tandis que mes seins débordaient toujours de lait, continuant à nourrir ce petit être qui grandissait en moi.
Je pris ce temps imparti, pour sentir ma conscience se développer d'une manière nouvelle.
En effet, je pouvais passer d'un état à un autre par simple impulsion.
Tantôt, je devenais l'enfant au regard innocent, et insouciant, tantôt mes mots se remplissaient de chaleur et de bienveillance maternelle à l'égard de mon autre.
C'est à ce moment-là, que je décidais de sortir de notre bulle protectrice, pour affronter l'extérieur, dans une conscience unifié afin de pénétrer le monde extérieur.
Tout était comme nous l'avions laissé, noir, opaque et froid. Et tandis que je faisais mes premiers pas, je fus assailli des formes spectrales virevoltant tout autour de moi, me glaçant le cœur en un instant.
- Ils sont attirés par notre Lumière, entendis je au fond de moi. Nous devons faire quelque chose avant qu'ils ne puisent toute notre énergie.
Ma concentration fut de plus en plus difficile à poser, car je recevais toutes sortes d'images d'horreurs et de désolation par ces ectoplasmes malveillants, me faisant tomber les vibrations dangereusement.
J'aperçus finalement une d'épée dissimulée dans ce chaos. Elle semblait m'appeler, et m'invitait à m'approcher.
- Saisis-toi de moi, murmura-t-elle, et sers toi en pour combattre tes assaillants.
- Même si j'avais encore la force pour faire ce que tu me dis, je ne ferais pas. Je ne suis pas un être né pour porter le glaive. Combattre n'est pas dans ma nature alors j'accepte mon sort.
- Écoute ma vibration, s'il te plait, sens ce que je suis et ce que j'apporte. Je suis une épée prête à rétablir l'ordre dans ce lieu, non un glaive qui porte le sang d'innocents. Réveille en toi la guerrière que tu es, car je t'appartiens.
Et tandis que les spectres m'amenaient de plus en plus dans leurs profondeurs glaciales, un élan combattant naissait en moi. Des deux mains, je saisis l'anse de l'épée, m'inclinant presque devant elle.
Pour l'enfant qui grandit en moi. Pour la mère que je deviens, je n'avais pas le droit de me laisser abattre tel qu'une bête traquée.
D'une voie ferme et impétueuse, je déclarais :
"Que le vivant soit protégé, et que l'ombre devienne poussière."
Et par cette force prophétique, j'insufflais toute ma détermination au geste qui mena l'épée se planter au sol.
Une déflagration lumineuse jaillit soudainement. D'une telle puissance qu'elle désintégrait toutes les ombres dans son sillage, nous gardant toutes les deux intactes.
Le temps semblait s'être arrêté. Il n'y avait plus d'attaques, plus d'images sombres. Il n'y avait que l'épée se tenant ferment devant moi.
Et avant que le sommeil me prenne, épuisé par ce déferlement d'énergie, je l'entendis me dire :
- Te voilà de retour guerrière de Lumière, maintenant nous ne faisons qu'un toi et moi.